LOUIS XIV N’EST PAS LE BIENVENU EN BRETAGNE

LOUIS XIV N’EST PAS LE BIENVENU EN BRETAGNE

Incroyable jusqu’où peuvent aller se nicher les errements du jacobinisme à la française, en particulier quand il s’agit d’oeuvres d’art, ou supposées telles.

Figurez-vous en effet qu’est récemment paru, dans le très sérieux Journal Officiel de la République, un appel à mécénat émanant de l’Etat, afin de trouver un peu plus de deux millions d’euros (sic).

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MACRON, LES STATUES ET LE « ROMAN NATIONAL »

MACRON, LES STATUES ET LE « ROMAN NATIONAL »

« La France ne déboulonnera pas de statues, la république n’effacera aucun nom ou aucune trace de son histoire. »

Très martial, monsieur Macron, lors de son allocution télévisée de dimanche 14 juin. Mais sans surprise, car il est parfaitement dans son rôle de « patron » d’une France visiblement toujours sûre d’elle et de ses actes passés, quelqu’ils soient. Impossible pour elle, qui s’est toujours plus ou moins considérée comme le phare du monde, d’envisager, ne serait-ce qu’un instant, qu’elle ait pu faire des erreurs.

Assimilation forcée des peuples de l’hexagone et de l’outre-mer, avec la destruction programmée et patiente de leurs langues et leurs cultures depuis plus de deux siècles, par exemple ? Vous n’y pensez pas, cher ami.

Les massacres de Vendée ?

L’écrasement de la révolte des Camisards, dans les Cévennes ?

Les clochers rasés du Pays bigouden ?

Où voyez-vous ça dans les livres d’histoire, enfin ! Nulle part, évidemment ! Ou si peu, si peu… C’est malheureux, c’est injuste, mais c’est ainsi.

Mais il y a plus vicieux : l’histoire, telle qu’elle est enseignée dans les écoles de la « république », a toujours servi à construire sur mesure un « roman national » à la France, vu qu’elle en a toujours été sacrément dépourvue. Alors, évidemment, des statues, ça fige dans le temps et ça finit par faire sens, même si elles représentent les pires des criminels aux mains tachées de sang. Gardez-les, vos statues, monsieur Macron. Faites-les surveiller par des policiers, si vous voulez.

Mais, toute de pierre qu’elles soient, elles ne résisteront pas au vent de l’histoire. Celle que tentent de bâtir, peu à peu, les peuples opprimés.

Michel LE TALLEC

La Bretagne en projet

La Bretagne en projet

Oui la Bretagne, plateforme créée en 2015 et qui a présenté des candidats aux législatives de 2017 est en route pour les régionales de Mars 2021. « Nous affichons une vraie volonté de contribuer au rassemblement des régionalistes, autour des options d’écologie et de fédéralisme sans oublier la solidarité dont nous avons besoin plus que jamais ».

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ECOLES PRIMAIRES DU FINISTÈRE : AU MENU, C’EST BRETON OU ANGLAIS, MAIS PAS LES DEUX!

ECOLES PRIMAIRES DU FINISTÈRE : AU MENU, C’EST BRETON OU ANGLAIS, MAIS PAS LES DEUX!

 

Visiblement, la langue bretonne continue de donner des boutons aux responsables de l’Education Nationale. Bien sûr, les attaques ne sont plus frontales comme elles l’étaient encore il y a quelques décennies, mais bien plus sournoises, et donc potentiellement plus dangereuses !

Une circulaire vient en effet de modifier les conditions d’au breton dans les écoles primaires du Finistère, et ce dès la rentrée prochaine. Jusqu’à présent en effet, les petits élèves du cycle deux et cycle trois (CP à CM2) de ces écoles (1) bénéficiaient d’une sensibilisation au breton d’une heure par semaine, dispensés par quatre associations, Mervent, Sked, KLT et An Oaled.

Le breton battu en brèche.

Mais cette timide ouverture à la langue risque d’être sérieusement battue en brèche par la circulaire en question, qui introduit l’apprentissage d’une langue étrangère – en l’occurence l’anglais – et ce en concurrence avec le breton. En clair, les parents, et partant, les écoles concernées, devront faire le choix entre la langue du pays et la langue de Shakespeare.

Impossible de prendre les deux, comme c’était encore le cas lors des précédentes années scolaires. Les parents feront le choix qu’ils estiment nécessaires pour leurs enfants, et, bien évidemment, il ne nous appartient pas, à Pour la Bretagne, d’intervenir dans ce débat purement familial.

En revanche, nous voulons dénoncer cette basse manoeuvre qui vise à mettre le breton en concurrence avec une langue dotée d’un fort potentiel d’attraction, pour des raisons qu’il n’est pas nécessaire de développer.

Nous demandons donc que le breton retrouve toute sa place dans le schéma qui avait cours jusqu’à présent, sans obligation de choix, et dénonçons par ailleurs ces continuelles manœuvres envers la langue de notre pays. Nous apportons également notre soutien à la quarantaine de salariés des associations d’enseignement, qui risquent de voir leurs emplois menacés si la circulaire en question est effectivement mise en oeuvre.

Michel LE TALLEC

(1) : 110 écoles publiques sur 75 communes du département, pour environ 8 000 enfants concernés, soit environ 15% des effectifs, et hors écoles bilingues. Le financement de ces cours d’initiation est fait à hauteur de 50% par le Conseil départemental du Finistère, 33% par les communes, le  reste par le Conseil régional de Bretagne.

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Mutualiser la dette ? non ! Réformer la structure du Pouvoir d’abord.

Mutualiser la dette ? non ! Réformer la structure du Pouvoir d’abord.

Il n’est pas surprenant de voir la France faire des pieds et des mains pour convaincre ses partenaires européens du Nord  -Allemagne, Pays-bas, Autriche, Finlande- d’accepter la mutualisation de la dette, via les corona bonds ou dans le cadre du plan de relance. Et le Président Macron d’invoquer le défaut de solidarité, voire même le risque politique que feraient peser les populismes.  Il n’est pas moins étonnant de voir les pays du nord, le refuser, comme ils l’ont fait. La mutualisation de la dette pour le passé ou pour l’avenir dans le cadre du plan de reconstruction européen d’après la crise sanitaire, c’est la possibilité pour la France de se soustraire à la réforme de son système administratif et politique centralisé et peu efficient.

Avec la mutualisation de la dette, la France éloignera la perspective cruelle de voir le marché sanctionner l’incurie de son système centraliste. Sans mutualisation, le jour est proche où les marchés financiers ne croiront plus en la capacité française de rembourser sa dette publique. Et ce sera l’augmentation des taux d’intérêt et la faillite nationale.

C’est moins la dette qui importe ici en valeur absolue, que l’existence d’un système France déséquilibré au profit d’une sphère publique hypertrophiée (La dépense publique se monte à plus de 57% du PIB) et source d’une complexité administrative paralysante. Dans une économie ouverte, la France subit le poids de ses déséquilibres. Elle n’a d’autre alternative que de financer le fonctionnement de sa sphère publique par l’endettement. Aussi prélève-t-elle près d’un milliard d’euro par jour sur les marchés, et même si pour l’instant, l’argent n’est pas cher, viendra le temps où il faudra payer l’addition.

La dette française n’ouvre pas sur des dépenses publiques d’avenir, pour préparer la grande transition écologique à laquelle nous aspirons tous. Elle permet juste de pourvoir aux besoins de fonctionnement d’une administration pléthorique.

Si au moins la dépense publique française était gage d’efficacité.  Mais ce n’est pas le cas. La France dépense beaucoup mais surtout elle dépense mal ! La crise sanitaire nous montre qu’avec une dépense de santé publique plus importante qu’en Allemagne et en Autriche, les résultats sont inférieurs avec moins de soignants et moins d’équipements sanitaires.  C’est le système centralisateur qu’il faut changer.  L’administration d’Etat avec ses pesanteurs, comme l’a illustré l’ARS, a du plomb dans l’aile.

Avec moins d’argent public, on peut dépenser mieux ! Il y a tant de prébendes et de structures où se noie l’argent public, à remettre en cause !  A commencer par toutes ces dépenses de grandeur qui ne servent plus à rien. On peut vivre heureux sans porte-avion. Il suffit de se faire à sa condition de puissance moyenne et d’arrêter de singer les grands.

Nos hauts responsables ne cessent de nous dire qu’il faudra réduire la dette. Mais c’est impossible sans changer le système de Pouvoir !  La crise sanitaire va encore aggraver une dette colossale (près de 120  % du Pib demain)  qui ne sera jamais remboursée. Comment le ferions-nous ? Réduire la dépense publique ? Baissons le niveau des dépenses publiques et des allocations et c’est le peuple qui gronde !   La vague des gilets jaunes n’est pas encore passée. Le feu social couve toujours sous la cendre et ne demande qu’à reprendre !

Alors augmenter les impôts ? Mais nous sommes déjà les champions du monde de l’impôt. La moindre augmentation de l’impôt encourt le risque d’une réaction sociale et de départs accrus pour des contrées moins spoliatrices.

Confisquer l’épargne des Français ?  Je songe à ce plan élaboré en haut lieu et qui consiste à transférer un pourcentage notable de la propriété immobilière des Français à l’Etat pour renforcer son crédit en cas de crise financière. Les propriétaires se laisseraient-ils dépouiller sans rien dire ?

Au lieu de chercher à dépouiller les citoyens, nos responsables politiques seraient mieux avisés de modifier la structure du Pouvoir et d’initier une véritable révolution juridique, en délocalisant massivement les décisions et les responsabilités vers les territoires de France.

Une vraie réforme du système de Pouvoir s’impose, et non ces artifices centralisateurs et autres concepts creux comme l’expérimentation ou la différencialisation, qui n’ont d’autres objet que de conférer à l’Etat centralisateur un vernis démocratique.

Ceux qui sont aux commandes sont à mille lieux de raisonner ainsi car ils ont été éduqués dans les vertus du centralisme, comme la plupart des élites qui demeurent à Paris. Et nos notables locaux les soutiennent.  Mais je persiste à penser qu’il faudra bien changer de système. L’équilibre, l’équité entre les territoires y gagneraient et même l’unité nationale, car on ne construit rien de solide dans un rapport d’injustice et de spoliation. Comment les Bretons pourraient-il se considérer comptables d’une dette abyssale, alors qu’ils en bénéficient si peu au regard de la destination des dépenses publiques ?

Voici pourquoi je prie fortement les Allemands, et les autres, de ne pas consentir à mutualiser leur dette avec celle de la France, avant, bien sûr, le jour heureux où nous connaîtrons l’ Europe fédérale. Mais nous en sommes si loin !  Un fond de relance, oui, à base de prêt ou de subvention, mais pas de mutualisation de la dette ! Les Allemands ont compris, comme l’a rappelé de manière brutale leur Cour constitutionnelle, qu’ils ne doivent pas payer le prix des réformes que les autres n’ont pas su accomplir.

Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Bientôt, la France devra se résoudre à réformer la structure du Pouvoir. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là que la question d’une intégration de type fédérale de l’Union européenne pourra se poser.

 

Yvon Ollivier

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