MACRON, LES STATUES ET LE « ROMAN NATIONAL »

MACRON, LES STATUES ET LE « ROMAN NATIONAL »

« La France ne déboulonnera pas de statues, la république n’effacera aucun nom ou aucune trace de son histoire. »

Très martial, monsieur Macron, lors de son allocution télévisée de dimanche 14 juin. Mais sans surprise, car il est parfaitement dans son rôle de « patron » d’une France visiblement toujours sûre d’elle et de ses actes passés, quelqu’ils soient. Impossible pour elle, qui s’est toujours plus ou moins considérée comme le phare du monde, d’envisager, ne serait-ce qu’un instant, qu’elle ait pu faire des erreurs.

Assimilation forcée des peuples de l’hexagone et de l’outre-mer, avec la destruction programmée et patiente de leurs langues et leurs cultures depuis plus de deux siècles, par exemple ? Vous n’y pensez pas, cher ami.

Les massacres de Vendée ?

L’écrasement de la révolte des Camisards, dans les Cévennes ?

Les clochers rasés du Pays bigouden ?

Où voyez-vous ça dans les livres d’histoire, enfin ! Nulle part, évidemment ! Ou si peu, si peu… C’est malheureux, c’est injuste, mais c’est ainsi.

Mais il y a plus vicieux : l’histoire, telle qu’elle est enseignée dans les écoles de la « république », a toujours servi à construire sur mesure un « roman national » à la France, vu qu’elle en a toujours été sacrément dépourvue. Alors, évidemment, des statues, ça fige dans le temps et ça finit par faire sens, même si elles représentent les pires des criminels aux mains tachées de sang. Gardez-les, vos statues, monsieur Macron. Faites-les surveiller par des policiers, si vous voulez.

Mais, toute de pierre qu’elles soient, elles ne résisteront pas au vent de l’histoire. Celle que tentent de bâtir, peu à peu, les peuples opprimés.

Michel LE TALLEC

2 Replies to “MACRON, LES STATUES ET LE « ROMAN NATIONAL »

  • Furon

    By Furon

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    C’est toujours réconfortant de lire de tels arguments emprunts de vérites mais ignorés par les uns faire d’un révisionisme de l’histoire, bien servi par des medias francais collabirateurs et contributors de l’acculturation-abêtisation se la population.

    J’ajouterai:
    Combien de rues, de pjaces, d’établissements scolaires portent-ils le non de Gambetta, Ministre de la guerre en 1870, sinistre personage détestant les Bretons, c’est de son droit, mais créant l’Armée de Bretagne pour rassembler à Conlie des Bretons pour les y laisser pourrir ou pour les envoyer contre l’artillerie Prusse avec des fusils sans munition.. ?

    Son nom est dans notre espace public breton, alors que la Bretagne a juridiquement le droit de refuser tout interventionisme de Paris en des terres qui ne sont pas siennes!
    Le temps viendra où toutes ces vérités passées mais catchers, seront portées par une majorité de la population bretonne, alors la Bretagne poura faire valor ses droits.

  • Bleizi

    By Bleizi

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    Qu’il y ait des statues de n’importe quelle personne ne me dérange pas. Au lieu de les détruire, on peut débattre sur les idéaux de la personne en question. Par contre, voir que Jules Ferry, raciste et colonialiste qui a aussi créé un nouveau système scolaire francophone, a 1.200+ établissements scolaires à son nom est tout à fait inadmissible. En 2000, quand le collège Diwan a été débaptisé en raison des idéaux de Roparz Hemon, j’aurais défendu ce changement de nom. Mais pourquoi la plupart des détracteurs de ce nom ont décidé de fermer les yeux pour Jules Ferry?
    La réponse à la question « Doit-on honorer une personne du passé? » est complexe. Je dirais que l’on peut rendre hommage à Jules Ferry et Roparz Hemon pour leurs bonnes actions : promotion de l’enseignement en France pour l’un, travail de collectage en faveur du breton pour l’autre. Mais leurs idées racistes pour les deux, antisémite et collabos pour l’un, colonialiste pour l’autre n’ont pas leur place à l’école. On peut étudier les personnages en parlant de tout ça, mais pas leur rendre hommage à travers une institution qui ne prône pas ces idées aussi immorales. Réaliser une exposition, pourquoi pas, une statue (bon ok), parler de ces personnes là uniquement le temps d’une conférence comme des promoteurs d’idées morales ok. Mais il faut relativiser quand même et apprendre leur histoire.

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