Les chiffres de la dernière enquête sur la langue et l’identité bretonne ne laissent à priori que peu d’espoir de voir un jour la langue bretonne utilisée au quotidien par une majorité de Bretons. Néanmoins, si l’on regarde en détail cette enquête, il est quand même possible de relever quelques éléments positifs.
Ainsi, il est dit que 34 % de la population souhaite apprendre le breton ; 41 % de parents interrogés aimeraient que leurs enfants l’apprennent; par ailleurs, si 79 % des locuteurs a plus de 60 ans, il convient de noter que l’on trouve désormais dans cette tranche d’âge les militants des années 70, qui ont permis la renaissance et la reconnaissance de la langue… Ces militants, toujours très actifs, ont élaboré différents outils pour la transmission que nous envient souvent d’autres régions, à l’image de la Corse, par exemple.
Autre constat positif de cette enquête, le nombre global de locuteurs : il reste stable. On peut donc penser que les néo-bretonnants compensent, par leur nombre, la disparition des bretonnants de naissance. Un point positif, car on sait que ces néo-bretonnants, la plupart foncièrement militants, ont pour leur grande majorité, à coeur d’utiliser le breton, non seulement dans leur sphère familiale, mais aussi dans la sphère publique.
Toutefois, c’est encore loin d’être gagné. Un effort intense doit être mis en place à très court terme. Sans une politique volontariste qui se donne les moyens, l’usage du breton restera confidentiel. Et il n’atteindra pas un niveau suffisant pour assurer sa sauvegarde et son développement. Une des conditions pour faire avancer la cause du breton, c’est qu’il devienne enfin une langue officielle. Ce ne sera pas suffisant, bien sûr, mais ce serait un début.
Marie LEOSTIG
Voir aussi : https://www.pourlabretagne.bzh/langue-bretonne-conseil-regional/