Développer la notion d’appartenance…
Lors du colloque organisé les 24 et 25 novembre 2018 par le Conseil Culturel de Bretagne, un état des lieux de différentes langues régionales a été présenté par des interlocuteurs d’Irlande, Ecosse, Pays de Galles, Galice et Catalogue. Un point commun à toutes ces langues a été relevé, à savoir qu’elles sont toutes reconnues comme langue officielle. Or, et malgré cela, le taux d’usage de la langue au sein de la famille reste très faible.
Seuls les Catalans constatent que la transmission familiale est encore très importante. Il apparaît donc, au fil de ces interventions, qu’un statut officiel, l’enseignement obligatoire dans les écoles, et même un budget conséquent ne suffisent pas à revitaliser une langue. Ce qui semble primordial, c’est la notion d’appartenance à un peuple. Conséquence immédiate : il y a donc, il y aura donc toujours, un travail à faire au niveau de la population pour la sensibiliser à cette notion d’appartenance.
… et construire une vraie politique linguistique
En Bretagne, nous avons un immense atout. La vitalité du tissu associatif en général, et celle du tissu associatif bretonnant en particulier. Dans ce dernier domaine, inutile de revenir sur la pluralité des formations intensives au breton, mises en place pour les adultes il y a plus de 20 ans. Ni sur celle de l’édition, plus spécifiquement en direction des enfants. Sans oublier, bien sûr, le succès constant des écoles immersives, à l’image du réseau Diwan. Mais s’il convient d’encourager ce tissu associatif bretonnant, qui fait des miracles depuis les années 70, il est vraiment temps de demander, d’exiger même, à ce qu’une politique volontariste, avec un budget adéquat, prenne le relais… Car les bonnes volontés finissent, à la longue, par s’épuiser, même chez les plus convaincus des militants. Oui pour continuer à s’appuyer sur les associations, mais oui aussi à une vraie politique linguistique.
Claudie Malnoë