Le régionalisme, une chance pour la démocratie

Le régionalisme, une chance pour la démocratie

Régionalisme. Pour beaucoup, ce mot résonne un peu comme celui d’auberge espagnole, un établissement où l’on n’y mange que ce que les clients y apportent. 

Mais pour certains, dont nous sommes, au Mouvement Bretagne Progrès et à Oui, la Bretagne, ce mot est au contraire chargé de sens. Celui d’une nouvelle espérance démocratique, au service de populations lassées du fossé de plus en plus large qui se creuse entre elles et le pouvoir politique.

Ce pouvoir d’en haut, exclusif, éloigné, pesant, le régionalisme veut le remplacer par des centres de décision transversaux, proches, réactifs, souples, et surtout à l’écoute des citoyens.

Le jacobinisme, ou la propension arrogante de décider à Paris

Le jacobinisme, ou la propension arrogante de décider à Paris de ce qui est bon pour le reste de la France, sans tenir le moindre compte des particularités régionales, le jacobinisme, cette manière méprisante et méprisable de gouverner, est en fin de course.

Au temps de la gouvernance descendante et centralisée à outrance  doit succéder celui de la gouvernance ascendante et riche de ses foyers de réflexion et d’action. Après tout, il est quand même plus facile de répondre aux besoins et attentes des gens quand on est proche d’eux, c’est le simple bon sens.

Evidemment, il ne s’agit pas là de multiplier les couches du fameux mille-feuilles territorial. Il s’agit bien au contraire, de casser la marche lourde et inefficace d’un Etat trop centré sur lui-même pour le remplacer par un fonctionnement qui rapprocherait le citoyen des lieux où sont pris les mesures qui le concernent, pour lui, pour ses enfants, pour sa vie de tous les jours.

Mais le régionalisme, c’est aussi savoir dire et agir sur un mode nuancé, admettre que ce qui est bon pour telle population n’est pas nécessairement adapté pour telle autre. Une modulation, au passage, qui est loin d’être réservée aux territoires à forte identité culturelle : le fait de s’appeler Alsace, Bretagne ou Corse n’est pas nécessairement plus porteur  que de s’appeler Ile-de-France ou Nord-Pas-de-Calais. Il n’y a pas de régions prédestinées au régionalisme, affirmer le contraire serait réducteur, prétentieux et surtout contre-productif.

Le régionalisme,  c’est reconnaître les richesses de son territoire

Car le régionalisme,  c’est d’abord reconnaître les richesses de son territoire – en énergies, compétences, savoir-faire – pour les exploiter au mieux, afin de bâtir un avenir propre et différencié.

Le régionalisme, enfin, c’est construire une approche démocratique, nouvelle et novatrice, qui implique et responsabilise le citoyen : au lieu de le considérer comme un simple machine à voter que l’on sollicite de temps en temps, pour lui confisquer le pouvoir une fois les élections passées,  le régionalisme  l’invite au contraire à se mettre autour d’une table pour proposer, discuter, et agir au plus près de ses lieux de vie. Et cette proposition de démocratie implicative est faite à toutes et à tous, peu importe l’endroit où l’on vit.

La démocratie actuelle est à bout de souffle, et surtout, elle est en danger. Beaucoup de citoyens, déçus, lassés du peu de considération dont ses représentants font preuve à leur égard, sont attirés par des attitudes électorales extrêmes. Il est temps, il est grand temps, d’arrêter ce mouvement mortifère. Le régionalisme et ses propositions réellement démocratiques a cette ambition : faisons lui confiance.

Michel LE TALLEC

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