Mon ennemi, c’est le jacobinisme

Mon ennemi, c’est le jacobinisme

« Mon ennemi, c’est la finance » disait à une époque pas si lointaine un certain candidat qui devint peu après un président très incertain.

Au risque de reprendre à bon compte cette déclaration qui n’aura été, in fine, qu’un pur affichage de façade, il serait cohérent de dire que pour tout militant régionaliste qui se respecte, le véritable ennemi, dans le cadre des élections à venir, c’est le jacobinisme à la française et ses chantres déclarés, tenants d’un Etat hyper-centralisé.

Comme ils le sont tous, point besoin de chercher trop longtemps parmi les candidats pour décerner la palme du jacobin le plus abouti.

Mais la rigueur intellectuelle oblige quand même à dire qu’il y a néanmoins quelques variantes entre eux.

Ainsi, il y a les muets, ceux qui ne disent pas un mot sur une éventuelle décentralisation de l’Etat français et d’une meilleure prise en compte des pouvoirs régionaux.

Ce sont les Macron, Hamon et Fillon, pour ne citer qu’eux. Mais il y a aussi ceux qui s’expriment pour dire que la mise en place d’une politique autorisant, par exemple, un enseignement des langues et cultures régionales ne serait que le signe d’un affreux communautarisme

Oh, le vilain mot ! – d’un retour au passé et d’un repli sur soi, j’en passe et des meilleures : parmi ces tristes réactionnaires, les candidats se réclamant de l’extrême-gauche, les Poutou et Arthaud.

Enfin, il y a ceux dont la vision étriquée s’arrête aux frontières de la fameuse république une et indivisible, Marine Le Pen, entre autres, qui a l’intention, si elle est élue, de  supprimer les régions.

Et, cerise sur le gâteau, l’inénarrable et très comique Mélenchon, pour qui Diwan est « une secte » et la langue bretonne « la langue de la collaboration » (1).

Face à de telles bêtises crasses, une seule solution pour tout militant régionaliste qui aura à se prononcer lors des prochaines consultations: arrêter de se triturer les méninges – ça fait mal à la tête – et  choisir de voter utile, en faisant barrage à tous ces jacobins coincés, quelque soit leur couleur politique, et quelque soient leurs résultats.

Michel LE TALLEC

(1) : intervention de Jean-Luc Mélenchon au Sénat, le 14 mai 2008. Lors de cette intervention, Jean-Luc Mélenchon a aussi déclaré « qu’il était fier d’être jacobin et de parler qu’une seule langue, le français. »