Les chiffres sont connus : six Parisiens sur dix n’ont pas de voiture. Et donc ne risquent pas, à partir de demain, dimanche 1er juillet, de se faire flasher en allant ou en rentrant du travail ou pour leurs divers déplacements. Car ils bénéficient, pour la très grande majorité d’entre-eux de transports collectifs. Dont une grande partie du coût est supportée par l’ensemble des contribuables de l’hexagone.
Par contre, les amendes, l’augmentation du prix du diesel, le coût déjà important des assurances et de l’entretien du véhicule, l’obligation de disposer d’une ou de plusieurs voitures par famille du fait de l’absence de transports en commun dans les zones rurales… C’est le lot d’une grande partie des Bretonnes et des Bretons comme les habitants des autres régions de France.
Nous sommes tous favorables à la sécurité routière. Mais il devrait revenir aux Régions, de fixer, si nécessaire, en lien avec les départements concernés les zones où la vitesse pouvait être réduite à 80 km/h. Sans diktat de l’État central.
Cette décision prise sur le coin d’un bureau de Matignon à Paris n’est pas acceptable.
Face à cette recentralisation des décisions – nous nous devons, face aux enjeux majeurs auxquels est confrontée la Bretagne, tout particulièrement pour notre attractivité économique, de s’interroger sur la meilleure façon de réagir à cette mise en application des 80 km/h.
Si, selon les souhaits d’Emmanuel Macron, la Bretagne doit devenir un laboratoire de la différentiation territoriale, commençons tout de suite. Après avoir obtenu la fin de l’écotaxe il y a trois ans, le vrai enjeu qui se pose aujourd’hui, face à cette absence de concertation sur un sujet qui, pourtant concerne directement la vie quotidienne de tout le monde, est : Pouvons-nous rester sans réaction ?.
Christian TROADEC
Maire de Carhaix
Conseiller départemental du Finistère