Il y a des élus, pourtant dits de « terrain », qui sont d’indécrottables jacobins, à l’image de Philippe Grosvalet, président du Conseil départemental de Loire-Atlantique.
En pleine crise des gilets jaunes, alors que monte de plus en plus fort dans leurs revendications l’idée de la création à terme du RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne), voilà que ce monsieur Grosvalet tourne le dos, sans l’ombre d’une hésitation, à ce qui aurait pu être une formidable expérience de démocratie participative.
Sans doute surpris – désagréablement – par les quelques 105 000 signatures favorables au rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, et bien obligé de s’exécuter selon les dispositions de la loi de janvier 2014 sur le re-découpage des régions, il se contente dans un premier temps du service minimum et surtout sans risque : la consultation des conseillers départementaux , dont il sait par avance que la majorité d’entre eux est hostile à ce rattachement.
Passé ce moment peu glorieux, il fait preuve dans un second temps d’une grande audace en demandant au président de la République d’organiser un référendum sur le sujet, mais en prenant le périmètre des deux régions concernées, Bretagne et Pays-de-Loire. Pour parler plus prosaïquement, vu que la patate chaude doit commencer à lui chauffer les doigts, il la refile… à l’Etat. Belle attitude de soumission, réflexe jacobin digne de Pavlov, alors qu’avec un peu de courage politique, il aurait pu organiser cette consultation sur le territoire dont il a la charge.
A Pour la Bretagne/Breizh War-Raok, nous ne pouvons que déplorer cette attitude, mais nous posons la question: que faut-il faire pour être entendu?
Michel LE TALLEC