1415 communes bretonnes : 1415 enjeux

1415 communes bretonnes : 1415 enjeux

Municipales :  Le collectif Bretagne majeure s’adresse aux 1415 communes de Bretagne.

Dans les débats pour les prochaines élections municipales, le collectif Bretagne majeure / Evid ma vo Breizh mestr war he zraoù / Pour que la Bertègn mene son drao invite les listes qui se présentent à prendre en compte les spécificités et les enjeux à venir de la Bretagne.

Car c’est au niveau des communes que, déjà, la spécificité de notre identité peut être défendue et promue.

Or, elle est essentielle dans le contexte d’uniformisation résultant de la mondialisation des économies : exister, c’est être soi-même.
Mais surtout c’est sur ses caractéristiques que peuvent être construites les démarches répondant aux besoins de solidarité et d’emplois, d’adaptation à la mutation climatique, de fondement de nouvelles pratiques démocratiques.

Aussi, nous nous permettons d’affirmer quelques idées majeures spécifiant les grandes lignes de force d’un programme qui prendrait en compte la réalité bretonne dans ces élections.

Tout d’abord, réaffirmer l’identité bretonne au sein de la vie municipale par :

• une utilisation et valorisation des langues (breton et gallo) et de la culture régionales dans la vie de la
commune (noms de lieux de celle-ci, signalétique, manifestations diverses, textes officiels. . . )

• un développement de l’enseignement de celles-ci et de l’histoire de la Bretagne au sein des appareils
scolaires de la commune et toutes autres structures.

• une revendication affirmée de la nécessaire réunification de la Bretagne.

Valoriser toute forme d’initiative locale dans la prise de décision au sein de la commune :

• dans son fonctionnement démocratique : concertation et vie participative sur les décisions majeures
définissant son cadre de vie (environnement) et ses choix sociétaux.

• dans la définition des projets de vie locaux et d’aménagement de l’espace communal.

• dans une vie économique au service de la commune et de l’emploi sur place.

Améliorer les mécanismes de solidarité et les liens sociaux :

• en matière de santé : pôle médical

• par la reconstitution de biens communs communaux destinés au logement (habitat locatif), au commerce si nécessaire (épiceries/bars/boulangeries), à l’énergie et à l’environnement (bois et champs communaux) et, par conséquence, à l’emploi local.

• en revendiquant le maintien ou la reconstitution de services publics, quitte à en adapter les formes ou en créer de nouvelles.

Le lien social passe par la présence de tels services, matériellement identifiables et humainement chaleureux. La vie communale en constitue le premier étage.

• en favorisant l’éclosion d’une économie solidaire (associations, coopératives, Scop).

Valoriser le modèle d’organisation spatiale dispersée en opposition aux logiques de concentration
en cours animées par des volontés strictement économiques et un modèle centralisateur pyramidal.

• La dispersion de l’habitat, forme organisée d’occupation de l’espace, est un fait culturel spécifique
de notre identité bretonne, hérité de longs siècles d’organisation de notre société. Il n’est en rien
synonyme de désordre mais, au contraire, il est gage d’un équilibre social, et surtout d’un respect de
la relation des hommes au milieu naturel.

• II nous faut donc lutter contre toute forme de regroupements, de concentration des populations (sur le
bourg ou la ville-centre), de métropolisation qui, toutes, créent des déséquilibres sociaux et environnementaux majeurs. La commune reste en Bretagne bien vivante et le premier maillon de la solidarité.
Apparue il y a 15 siècles et héritière d’entités humaines millénaires, il faut la préserver. Elle a encore
un rôle majeur à jouer.

Faire de la transition climatique un atout pour l’avenir.

Elle doit nous conduire à :
• respecter la nature et lutter contre toute forme d’artificialisation des sols.
• mettre en place les circuits courts en matière d’alimentation et de consommation.
• limiter les déplacements entre domicile et travail, domicile et lieux de consommation.
• favoriser les déplacements «doux».
• inciter à la reconstitution de talus et massifs forestiers afin de réguler les effets des climats à venir et
assurer nos besoins élémentaires (eau, bois et biodiversité).
Inciter à une production locale la plus large d’énergie verte :
• en développant tout le potentiel énergétique présent sur la commune : filière bois-énergie, photovoltaïque, biomasse locale, micro-hydraulique, éolien à taille humaine. Elle viserait ainsi à assurer
la satisfaction la plus large des besoins de la population tout en limitant la dépendance aux énergies
fossiles d’origine extérieure à la région.
Décider d’abord localement du produit de nos impôts.
• Ce serait le gage d’une gestion endogène et responsable de notre vie économique et sociale.
• L’impôt doit être géré localement ou régionalement et non pas redistribué sous la forme d’une dotation par l’Etat, forme de sujétion inacceptable dans un principe d’égalité. A l’instar d’autres pays,
60% de l’impôt environ devrait rester sur le territoire où il est récolté, pour le fonctionnement des
collectivités, le restant étant reversé à l’Etat pour lui permettre d’assurer ses fonctions régaliennes.
Cela éviterait le déséquilibre flagrant observé dans la répartition des dotations au sien du territoire
national. Ainsi nous serions réellement citoyens.

Par ailleurs, il faut aussi mettre fin à la scandaleuse disparité entre un Paris largement pourvu et l’indigence périphérique.

(exemple : Paris absorbe 75% du budget de la Culture ; la Bretagne seulement 1%)

La vie communale constitue le premier stade d’une forme de vie démocratique et responsable, seule apte
à affirmer notre identité et notre devenir en tant que société particulière dans le Monde de demain.

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