La crise du coronavirus a, comme toute crise, ses dommages collatéraux : l’exode en masse des Parisiens et Franciliens vers les régions dites périphériques, la Bretagne en particulier.
La porte-parole d’un parti breton s’affichant autonomiste et de gauche s’est récemment émue, au travers d’un communiqué, « des propos anti-parisiens et des dégradations de voitures immatriculées hors de Bretagne » et affirme « condamner ces propos et ces actions », tout en déclarant que « c’est au gouvernement de rendre des comptes quant à sa gestion de la crise, pas à nos concitoyens. »
Il s’agit, toujours selon le communiqué, de « poser les bonnes questions aux bons interlocuteurs. »
Admettons.
Dans ce cas, posons directement la question à tous ces exilés volontaires : « êtes vous certains qu’en agissant ainsi, vous évitez la propagation du virus dont vous êtes potentiellement porteurs ? »
Une interrogation qui pose le problème de la conscience et de la responsabilité individuelle face à une crise susceptible de toucher tout le monde. Ou, autrement formulée : « est ce que j’ai le droit, moi, et en connaissance de cause, de mettre en péril la santé d’autres personnes pour potentiellement préserver la mienne? » La responsabilité de l’Etat, oui, elle est engagée. Mais la responsabilité de chacun?
Avons nous besoin qu’un gouvernement nous dise ce que nous devons faire, ou pouvons-nous le déduire de nous-mêmes?
Chers amis parisiens en « vacances » chez nous, vous avez, comme nous Bretons, une conscience. S’il vous plaît, utilisez là. Pour le bien de tous.
Michel LE TALLEC